Les MAF à la loupe
L’Institut de Bijouterie vient de récompenser 14 médaillés pour la session 2021 du concours « Un des Meilleurs Apprentis de France ». A cette occasion, nous avons rencontré Rémy Bonneau, enseignant formateur en bijouterie et volume technique au sein de l’école, mais également relais du concours sur le site de l’IBS depuis maintenant une vingtaine d’années.
« Les sujets sont créés par le COET-MOF, le Comité d’Organisation des Expositions du Travail. Cette année, c’est une loupe à main – imaginée par Paul Gillant (MOF bijouterie 1994) – et une étoile de mer – imaginée par Arnaud Pradat (MOF sertissage en 1994) » explique Rémy Bonneau qui a proposé le concours aux différentes sections de l’école, à l’exception des CAP art et techniques de la bijouterie 1ere année car les acquis étaient encore trop fragiles pour se confronter à ces sujets relativement difficiles : « Les pièces se doivent d’être un juste milieu entre bijouterie et joaillerie, du moins pour le sujet bijouterie. La particularité de ce sujet était qu’il fallait absolument respecter l’axe de symétrie de la loupe et qu’il fallait intégrer une mise en pierres de calibrés. Un challenge compliqué pour certains jeunes qui viennent à peine de commencer à expérimenter les subtilités de la joaillerie. »
250 heures, rien de moins pour réaliser la loupe, et environ 200 heures pour l’étoile de mer auront été nécessaires aux jeunes engagés dans ce projet d’envergure qui oblige à se confronter à ses connaissances comme à ses propres limites. « Environ 30% des inscrits abandonnent et ne présentent pas de pièces finies » explique Rémy ajoutant que « le volume d’heures pour sortir les réalisations implique d’y consacrer tout son temps libre, ses soirées et souvent une bonne partie des week-ends. » S’ajoutent aussi un engagement financier, puisqu’entre l’inscription et le prix du métal comme des pierres, c’est un budget compris autour de 150 à 200 euros qui est nécessaire pour envisager de concourir.
Pour la première fois, parmi les lauréats, on note la présence d’un élève en CAP mais sous le format temps plein, soit sans alternance et dans un rythme de formation accéléré. « Je propose aux élèves à temps plein de participer car je pense que c’est formateur pour eux même s’ils n’obtiennent pas un résultat intéressant lors de la notation des pièces. Je pense que c’est important pour visualiser ce que l’on attend d’eux » explique toujours M. Bonneau. Ce qui rend ce concours utile, c’est aussi ce que l’on va chercher comme ressources pour progresser : les collègues plus expérimentés, les entreprises qui les accompagnent pour l’alternance ou pour les stages. Et de conclure « ce fut un très bon cru cette année. La présence d’un élève en temps parmi les médaillés d’or prouve que c’est possible avec du travail et une bonne dose de motivation. » Les prochains sujets seront dévoilés courant novembre 2021 sur le site du concours, avec un rendu attendu en mars 2022. Nul doute que la prochaine session sera l’occasion de découvrir les futures belles mains de demain.